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Espèces sensibles

Les usages maritimes, dont la pêche, peuvent avoir des impacts importants sur les espèces relativement vulnérables tels que les élasmobranches, les tortues marines, les oiseaux de mer, les mammifères marins, et certains poissons osseux. Leurs populations peuvent décliner sur de courtes échelles temporelles (des décennies et moins) et sont lentes à se rétablir une fois épuisées. Seules la mobilisation des usager et les observations scientifiques rigoureuses et régulières peuvent préciser l’impact des activités maritimes et de la pêche sur les différents groupes d’espèces et sur l’environnement, et permettre de hiérarchiser les problèmes rencontrés afin d’évaluer les solutions envisageables.

Parmi les espèces observées en Méditerranée et potentiellement capturées accidentellement, les requins pélagiques et les raies sont particulièrement fragiles. Les traits de vie des requins et des raies (taux de croissance lents, maturation tardive, longue gestation, faible fécondité et longue espérance de vie) les rendent très vulnérables, et des efforts doivent être faits pour réduire leur taux de mortalité.

Les requins pélagiques

De récentes études ont conclu que la Méditerranée est la mer où les populations de requins sont les plus menacées. En Méditerranée, il y a 89 espèces de chondrichtyens : 49 requins, 38 raies et 2 chimères. Plus de 40% des 71 espèces évaluées par l’IUCN sont considérées comme atteignant différents niveaux de menace; ce pourcentage est le plus important comparé aux autres régions du monde ayant fait l’objet d’une étude.

Certains pays de la Méditerranée ont déjà pris des mesures au niveau national. Ainsi, en Israël toutes les espèces de requins sont protégées et déclarées comme une valeur naturelle protégée depuis 2005, donc interdites à la pêche. L’augmentation du nombre des espèces nécessitant une protection par le biais des différents instruments juridiques (conventions : CITES, Barcelone, Bonn) ainsi que la considération du problème par les Commissions régionales des pêches attestent de l’importance du problème de conservation et de gestion des requins.

Plusieurs espèces de requins pélagiques sont capturées accessoirement par la flottille des palangriers français de Méditerranée. Certains requins pélagiques principalement le requin peau bleue (Prionace glauca), le requin renard commun (Alopias vulpinus) et plus rarement et le requin taupe-bleue (Isurus oxyrhincus) sont aussi autorisés à la commercialisation. La biologie et l’écologie de ces espèces ont été très peu étudiées en Méditerranée. Les statistiques de pêche concernant les sélaciens sont incomplètes et il n’existe aucune donnée fiable actuellement sur les quantités pêchées, commercialisées et rejetées.

Néanmoins, grâce à l’application ECHOSEA© mais aussi à divers projets scientifiques, les connaissances sur ces espèces s’améliorent.

La raie pastenague violette

La raie pastenague violette (Pteroplatytrygon violacea) est présente dans toutes les mers tropicales et tempérées du globe. Des estimations d’âge à partir des vertèbres
indiquent qu’elle peut atteindre au moins l’âge de 10 ans. La raie pastenague violette est l’une des espèces les plus productives parmi les élasmobranches, elle serait donc plus résistante à la pression de pêche que la plupart des requins et autres raies. En captivité, elle peut produire deux portées de 1 à 13 embryons par an, ce qui donne un taux d’accroissement annuel de 31% par an. Les raies pastenagues possèdent un ardillon venimeux qui peut se révéler dangereux pour les membres d’équipage, les piqûres peuvent être plus ou moins graves allant jusqu’à la syncope accompagnée de troubles cardiaques.

La raie pastenague violette est inscrite sur la liste rouge des espèces menacées par l’Union International pour la conservation de la Nature (UICN) et considérée comme étant de «préoccupation mineure» en raison de l’absence de signes évidents d’une diminution de son abondance.

Les tortues marines

Les tortues marines sont des animaux à durée de vie longue, à croissance lente et à maturité tardive. Les tortues marines matures présentent une fécondité relativement élevée, mais la mortalité naturelle chez les juvéniles et les individus immatures est également élevée. Les tortues marines représentent un groupe qui nécessite des mesures de conservation urgentes étant de plus emblématiques de la biodiversité. Elles sont considérées en danger à l’échelle mondiale et classées en Annexe 1 de la Convention de Washington et sur la Liste Rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

Parmi les sept espèces de tortues marines répertoriées dans le monde, deux fréquentent l’ensemble du bassin Méditerranéen et se reproduisent dans cette région : La tortue caouanne (Caretta caretta) et la tortue verte (Chelonia Mydas). La tortue Luth (Dermochelys coriacea) venant de l’Atlantique est de plus en plus souvent observée. La tortue caouanne est la plus commune en Méditerranée nord occidentale, 2280 à 2787 tortues caouannes pondraient chaque année dans le bassin méditerranéen contre 339 à 369 tortues vertes. Cette région constitue une zone de développement et d’alimentation pour cette espèce qui peut être originaire de sites de ponte de Méditerranée ou d’Atlantique. Les tortues caouannes juvéniles et adultes utilisent le bassin oriental et occidental pour s’alimenter et migrent entre ces deux régions. La tortue verte est omnivore et à tendance carnivore lorsqu’elle est juvénile. Elles seraient fidèles à leur routes migratoires, zone d’hivernage et d’alimentation. Les tortues Luth peuvent également être observées tout au long de l’année en Méditerranée, principalement dans la partie occidentale du bassin, plus proche de
l’Atlantique.

Les oiseaux marins

En Méditerranée, plusieurs espèces d’oiseaux marins sont susceptibles d’être capturées par les palangriers. Les interactions entre les oiseaux de mer et les
palangres peuvent entraîner non seulement une réduction de leurs populations mais aussi réduire l’efficacité de l’engin de pêche. Il n’y a pour l’instant aucune
estimation globale de ces captures accessoires ni de leur impact sur les populations.

Agir avec ECHOSEA©

ECHOSEA© permet de collecter des données sur des espèces sensibles (taille moyenne, distribution, remise à l’eau après capture) et de caractériser leurs intéractions avec les usagers de la mer. En participant à la collecte de données, vous nous permettez de sensibiliser le plus grand nombre à la protection des espèces sensibles de Méditerranée, mais aussi de mieux les connaître pour mieux les protéger.

Géolocalisées, les déclarations des utilisateurs sont anonymement agrégées sur une carte de concentration des espèces. Il est possible de consulter les enregistrements des 7 ou 30 derniers jours, ainsi que de remonter plusieurs mois en arrière. Cela permet d’éviter les zones à forte concentration d’espèces sensibles.